Monoïde/Composé d'une séquence

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Modèle:Chapitre

Dans la suite, E désigne un monoïde et sa loi de composition est notée sous forme multiplicative, c'est-à-dire que nous écrirons xy pour désigner le composé de x et y. L'élément neutre sera noté 1. Modèle:Clr

Composé d'une séquence (finie) d'éléments d'un monoïde

Définissons récursivement le composé (« produit » dans notre notation) i=1nxi=x1xn d'un n-uplet (xi)1in d'éléments de E pour tout entier naturel n ou plus généralement, le composé iIxi d'une séquence d'éléments de E, c'est-à-dire d'une famille (xi)iI indexée par un ensemble fini totalement ordonné :

Pour les n-uplets, cette condition s'écrit :

i=1n+1xi=(i=1nxi)xn+1

ou encore :

x1xn+1=(x1xn)xn+1(1).

La « généralisation » des n-uplets aux séquences n'est qu'un artifice de notation — si deux séquences (xi)iI et (yj)jJ sont équivalentes (c'est-à-dire s'il existe un isomorphisme σ d'ensembles ordonnés de I sur J tel que, pour tout iI, yσ(i)=xi) alors leurs composés sont égaux, or toute séquence est canoniquement équivalente à un n-uplet — mais elle aide à formuler le théorème d'associativité suivant[1] :

Modèle:Théorème

Un corollaire est que pour tout (n + 1)-uplet (x1,,xn+1) d'éléments de E,

x1xn+1=x1(x2xn+1)(2).

Cette formule (2), ou la formule (1) précédente, est couramment présentée — jointe à la définition du produit du 0-uplet comme étant égal à 1 — comme définition de x1xn par récurrence sur n. Le corollaire permet de prouver l'équivalence de ces deux définitions, par récurrence sur le nombre de facteurs.

Si le monoïde E est commutatif, on peut définir le composé d'une famille finie d'éléments de E sans préciser un ordre sur l'index de cette famille, car on prouve que le composé, tel que défini ci-dessus, est alors indépendant de l'ordre choisi. Plus généralement, si E est un monoïde non forcément commutatif, si (xi)iI est une famille d'éléments de E dont tous les éléments commutent l'un avec l'autre, le produit des éléments de cette famille ne dépend pas de l'ordre choisi. C'est le « théorème de commutativité »[2]. Ce théorème revient à dire que si (xi)iI est une famille finie d'éléments d'un monoïde qui commutent tous l'un avec l'autre, si σ est une permutation de l’ensemble I, iIxi=iIxσ(i). Plus généralement, si (xi)iI est une famille finie d'éléments d'un monoïde qui commutent tous l'un avec l'autre, si σ est une bijection d'un ensemble J sur I, iIxi=jJxσ(j).

Le lemme suivant est utilisé dans le chapitre « Produit direct et somme restreinte » du cours sur les groupes :

Modèle:Lemme

Modèle:Démonstration déroulante

Modèle:Remarque

Notes et références

  1. N. Bourbaki, Algèbre, Paris, Hermann, 1970, ch. I, § 1, Modèle:Numéro3, Modèle:P., et § 2, Modèle:Numéro1, Modèle:P..
  2. N. Bourbaki, Algèbre, ch. I, § 1, théor. 2, Paris, 1970, Modèle:P..

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