Introduction à la théorie des nombres/Exercices/Approximation diophantienne et fractions continues

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Modèle:Exercice

Exercice 2-1

Soit x. On note X sa mesure d'irrationalité, c'est-à-dire la borne supérieure (éventuellement infinie) de l'ensemble des réels d tels que 0<|xp/q|<1/qd pour une infinité de couples (p,q)×*.

  1. Pourquoi a-t-on toujours X1 ?
  2. Soit Y la borne inférieure de l'ensemble des réels d pour lesquels :
    il existe A>0 tel que |xpq|Aqd pour tout rationnel pqx.
    Démontrer que Y=X. (Indication : montrer que d>XdY et que d>Yε>0d+εX.)
  3. Démontrer que la mesure d'irrationalité de tout rationnel est égale à 1.

Modèle:Solution

Exercice 2-2

Soit x un irrationnel. On pose C:={(p,q)×*|xp/q|<1/q2} et F:={p/q(p,q)C}.

  1. Déduire du théorème d'approximation de Dirichlet que F est infini.
  2. En déduire que la mesure d'irrationalité de x est supérieure ou égale à 2.

Modèle:Solution

Exercice 2-3

  1. Montrer qu'un réel x est de Liouville (c'est-à-dire de mesure d'irrationalité infinie) si et seulement si pour tout entier n, il existe des entiers qn>1 et pn tels que 0<|xpnqn|<1qnn.
  2. En déduire que pour tout entier b>1 et toute suite (ak)k>0 d'entiers compris entre 0 et b1, le nombre x:=k=1akbk! est de Liouville, à condition bien sûr qu'une infinité de an soient non nuls. Indication : poser qn=bn! et pn=qnk=1nakbk!.
  3. En déduire que l'ensemble des nombres de Liouville a la puissance du continu.

Modèle:Solution

Exercice 2-4

Démontrer la proposition suivante du cours : si

h2=0,h1=1,hp=aphp1+hp2k2=1,k1=0,kp=apkp1+kp2

alors (p) :

  1. [a0,a1,,ap]=hpkp=aphp1+hp2apkp1+kp2 ;
  2. ap=hpkp2hp2kphpkp1hp1kp=[a0,a1,,ap]kp2hp2[a0,a1,,ap]kp1hp1 ;
  3. hp1kphpkp1=(1)p.

Modèle:Solution

Exercice 2-5

  1. Soient a0, x1]1,+[ et x0:=[a0,x1]. Vérifier que a0=x0.
  2. En déduire la fin de la preuve du théorème de [[../../Approximation diophantienne et fractions continues#Bijection entre irrationnels et fractions continues infinies|bijection entre irrationnels et fractions continues infinies]], c'est-à-dire : soient (an) une fraction continue simple infinie, la limite (irrationnelle) de la suite de ses réduites et (bn) la fraction continue de  ; montrer (par récurrence bien fondée) que (bn)=(an).
  3. En déduire également qu'un rationnel n'a qu'un développement (en fraction continue simple finie) de la forme [a0,,aN] avec aN>1 (donc n'a que deux développements, le second étant [a0,,aN1,1]).

Modèle:Solution

Exercice 2-6

Soient x un irrationnel, (hn/kn) la suite de ses réduites et h/k un rationnel (h,k*).

  1. On rappelle (cf. preuve du [[../../Approximation diophantienne et fractions continues#Meilleure approximation|théorème de meilleure approximation]]) que pour tout n tel que kn+1>k, on a |kxh||knxhn|. Montrer que pour un tel n,
    |hkhnkn|(1k+1kn)|kxh|.
  2. Montrer qu'il existe n tel que knk<kn+1 et déduire de la question précédente que pour un tel n, |hknhnk|2k|kxh|.
  3. En déduire que si |xhk|<12k2 alors hk est égal à l'une des réduites de x.
  4. Application : soient d un entier positif non carré et a,b deux entiers strictement positifs tels que a2db2=±1.
    Montrer que ab+d1+d>2 et en déduire que ab est l'une des réduites de d.
    Cette propriété complète le devoir sur l'équation de Pell-Fermat.
  5. Utilité du facteur 12[1] : trouver une fraction hk telle que |5hk|<1k2 mais qui ne fait pas partie des réduites de 5.

Modèle:Clr Modèle:Solution

Exercice 2-7

Cet exercice constitue une démonstration du [[../../Approximation diophantienne et fractions continues#Fraction continue d'un irrationnel quadratique|théorème de Lagrange]] sur les fractions continues périodiques à partir d'un certain rang.

Soient x un irrationnel et, dans son développement en fraction continue, (xn) la suite des quotients complets et (an) celle des quotients partiels.

  1. Montrer que si (an) est p-périodique (p1) à partir du rang r alors xr est un irrationnel quadratique, c'est-à-dire algébrique de degré 2 et en déduire qu'alors, x aussi.
    Indication : d'après l'équation générique ap=[a0,a1,,ap]kp2hp2[a0,a1,,ap]kp1hp1 vue dans l'exercice 2-4, on a xr=xkr2hr2xkr1hr1 et de même, xr+p=xrabxrcd pour certains entiers a,b,c,d avec c0.
  2. Réciproquement, dans toute la suite de l'exercice, on suppose que x est racine d'un polynôme de degré 2 à coefficients entiers, noté P0=α0X2+β0X+α1. En utilisant que xn=an+1/xn+1, construire par récurrence une suite de couples (αn,βn)*× telle que xn soit racine du polynôme Pn:=αnX2+βnX+αn1.
  3. Vérifier que la suite des discriminants βn24αnαn1 est constante.
  4. Pour tout irrationnel quadratique y, notons yc son « conjugué », c'est-à-dire l'autre racine de son polynôme minimal sur . Calculer le produit (xn)cxn en fonction des coefficients de Pn.
  5. Un petit lemme utile pour les deux questions suivantes : montrer que pour tout irrationnel quadratique y et tous rationnels u0 et v, on a (uy+v)c=uyc+v et (1y)c=1yc.
    Indication : déterminer d'abord le polynôme minimal de uy+v, en fonction de u, v et des coefficients S:=Tr(y):=y+yc (« trace » de y) et P:=N(y):=y×yc (« norme » de y) du polynôme minimal X2SX+P de y. Faire de même pour 1y.
  6. Montrer que pour au moins un j>0, (xj)c<1 (en montrant que sinon, x et xc auraient même fraction continue, ce qui est absurde).
  7. Pour un tel j, démontrer que kj(xk+1)c<0 et en déduire que αk et αk+1 sont de signes contraires.
  8. En déduire que les coefficients de Pn ne peuvent prendre qu'un nombre fini de valeurs.
  9. En déduire que (xn) et (an) sont périodiques à partir d'un certain rang.
  10. Le vérifier sur l'exemple x=5 et calculer la suite des polynômes Pn associés, ainsi que les réduites jusqu'à l'indice 3 et un encadrement de x.

Modèle:Solution

Exercice 2-8

Cet exercice constitue une démonstration du [[../../Approximation diophantienne et fractions continues#Fraction continue d'un irrationnel quadratique|corollaire de Galois]] sur les fractions continues purement périodiques.

Soient x un irrationnel quadratique, (xn) la suite de ses quotients complets, ((xn)c) la suite de leurs conjugués et (an) la suite de ses quotients partiels. D'après l'exercice précédent, ces suites sont donc Modèle:Nobr à partir d'un certain rang (pour un certain entier p1).

  1. On pose yn=1(xn)c. Montrer que yn+1=an+1yn.
  2. On suppose que x=[a0,a1,,ap1]. D'après l'exercice précédent (question 7), tous les yn sont donc positifs. Montrer qu'ils sont même supérieurs à 1, et que le développement de y0 en fraction continue est [ap1,,a1,a0]. En déduire que x est un irrationnel quadratique « réduit », c'est-à-dire que x>1 et 1<xc<0, ou encore : x0,y0>1.
  3. Réciproquement, on suppose que x est réduit. Montrer qu'alors, pour tout n, 1yn est la partie fractionnaire de yn+1, et en déduire que x=[a0,a1,,ap1].

Modèle:Solution

Exercice 2-9

Cet exercice constitue une démonstration du [[../../Approximation diophantienne et fractions continues#Fraction continue d'un irrationnel quadratique|corollaire de Legendre]] sur les fractions continues des racines carrées de rationnels.

  1. Soit d>1 un rationnel non carré d'un rationnel, et soit a0 la partie entière de d. Montrer que l'irrationnel quadratique y:=a0+d est « réduit » (notion définie dans l'exercice précédent). Son développement est donc purement périodique : y=[b0,b1,,bp1]. Écrire de deux façons (en fonction de a0 et des bk) le développement en fraction continue de d et en déduire qu'il est de la forme [a0,a1,a2,,a2,a1,2a0].
  2. Réciproquement, soit x un irrationnel dont le développement en fraction continue est de la forme [a0,a1,a2,,a2,a1,2a0] (ce qui implique x>1). Écrire le développement en fraction continue de y:=a0+x et en déduire que xc=x puis, que x2.
  3. Calculer les développements en fraction continue[2] de 5 et 23.

Modèle:Solution

Exercice 2-10

(Exercice iii de Baker Modèle:P..)

Soient a*, θ la racine positive de l'équation x2ax1=0 et θ l'autre racine.

  1. Montrer que θ est irrationnel.
  2. Montrer que les dénominateurs des réduites hn/kn du développement en fraction continue θ=[a0,a1,] sont donnés par
    kn1=θnθ'nθθ.
  3. Pour a=1, reconnaître le réel θ et la suite (kn).

Modèle:Solution

Exercice 2-11

On cherche à faire le lien (utilisé dans le devoir sur les nombres équivalents) entre les fractions continues de deux irrationnels opposés,

x=[a0,a1,]etx=[b0,b1,].
  1. Exprimer b0 en fonction de a0.
  2. Vérifier l'égalité (entre fractions rationnelles en les indéterminées X,Y) :
    [X,1,Y]=[X1,Y+1].
  3. En déduire que si a1=1 alors
    b1=a2+1etk2bk=ak+1.
  4. En déduire que si a1>1 alors
    b1=1,b2=a11etk3bk=ak1
    (indication : intervertir les rôles de x et x).

Modèle:Solution

Exercice 2-12

  1. Soit n*. Démontrer que n2+2=[n,n,2n].
  2. Quel(s) théorème(s) ce résultat illustre-t-il ?

Modèle:Solution

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Devoirs :

  • [[../../Devoir/Nombres équivalents|Nombres équivalents]] ;
  • [[../../Devoir/Équation de Pell-Fermat|Équation de Pell-Fermat]].

Modèle:Bas de page

  1. Pour plus de précisions, voir l'article de Modèle:Article.
  2. Le développement de d, pour tout entier naturel non carré d40, est disponible en ligne : Modèle:Lien web.