Moment cinétique en mécanique quantique/Composition de deux moments cinétiques

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Modèle:Chapitre

Lorsqu'on étudie un système constitué de plusieurs particules, auxquelles sont associés des opérateurs moment cinétique 𝐉i, il peut être intéressant de considérer le moment cinétique total 𝐉=𝐉i.

Le but de ce chapitre est de faire le lien entre les éléments propres des différents moments cinétiques et ceux du moment cinétique total, dans le cas de l'addition de deux moments cinétique, en traitant d’abord le cas simple de deux spins 1/2. Nous verrons enfin les applications de cette opération.

Un cas simple : composition de deux spins ½

On s'intéresse ici à la diagonalisation de l'opérateur 𝐒=𝐒1+𝐒2𝐒1 et 𝐒2 sont des moments cinétiques vérifiant j1=j2=1/2, et donc mi=±1/2.

Notations

Pour alléger les notations, on pose pour les kets de E=E1E2 : Modèle:Définition


On veut trouver une nouvelle base de E qui diagonalise 𝐒2 et Sz, on utilise les notations : Modèle:Définition

La base constituée des kets |±± est appelée base découplée, celle constituée des kets |S,M base couplée.

Calcul

L'action de 𝐒2 et de Sz sur les kets de la base découplée se fait selon les règles de calcul dans un espace produit tensoriel, par exemple, on a

𝐒2|+=(𝐒12+𝐒22+2S1xS2x+2S1yS2y+2S1zS2z)|+ =(𝐒12+𝐒22+2S1zS2z+S1+S2+S1S2+)|+ =(32/4+32/4+2/2(/2)+S1+S2+S1S2+)|+ =(2+S1+S2+S1S2+)|+

Or

S1+S2|+=S1+|+1S2|2=0

et de même

S1S2+|+=1/2(1/2+1)1/2(1/21)|11/2(1/2+1)(1/2)(1/2+1)|+2=2|+

d'où finalement :

𝐒2|+=2(|++|+)

Tous calculs effectués, on obtient les matrices suivantes (en rangeant les kets de la base découplée selon {|++,|+,|+,|}) :

Modèle:Propriété

On voit directement les valeurs propres de Sz : M{1,0,1} et une valeur propre de 𝐒2 : S(S+1)=2 soit S=1. Il reste a diagonaliser la sous-matrice 2x2 suivante :

A=(1111).

Ce calcul ne pose pas de problème, on trouve les valeurs propres S=1 associée au ket propre normalisé 1/2(|++|+) et S=0 associé au ket propre 1/2(|+|+).

Résultats

La base couplée s'écrit {|1,1,|1,0,|1,1,|0,0}, et les relations avec la base découplée sont :

Modèle:Propriété

Pour S=1, on a 3 kets propres différents, on parle d'état triplet, alors que pour S=0, on a un seul ket propre, on parle d'état singulet.

Cas général

Dans le cas général, l'espace des états associé à une particule n’est pas forcément de dimension 2, et donc le problème est beaucoup plus complexe. On ne pourra pas avoir une expression des nouveaux kets propres (de la base couplée) en fonction de ceux de la base découplée comme dans le paragraphe précédent, mais on peut toujours avoir accès aux valeurs propres, et caractériser les kets propres.

Notations

On note |ji,mii les kets de Ei. On se place à j1,j2 fixés, il n'est donc pas nécessaire de tenir compte de ces nombres dans les notations : on pose |m1,m2=|j1,m11|j2,m22 pour les kets de la base découplée de E=E1E2, et |J,M pour ceux de la base couplée. Modèle:Définition Modèle:Définition

Dans le paragraphe suivant, on va chercher à déterminer les valeurs possibles de J et de M.

Détermination des valeurs propres

On remarque que l’on a simplement Jz|m1,m2=J1z|m1,m2+J2z|m1,m2=(m1+m2)|m1,m2, donc les valeurs propres M de Jz sont nécessairement de la forme M=m1+m2.

Or on a la condition jimiji, on en déduit les valeurs possibles pour M : j1j2Mj1+j2. On a vu que M prenait toutes les valeurs (entières ou demi entières, par saut d'une unité) entre Jmax et Jmax, donc réciproquement Jmax est la plus grande valeur de M, c'est-à-dire Jmax=j1+j2.

D'autre part, le calcul (dont un exemple est brièvement présenté au paragraphe suivant) donne Jmin=|j1j2|.

On retient :

Modèle:Propriété

Détermination des kets propres

Pour éviter les confusions, on note ici |m1,m2d les kets de la base découplée, et |m1,m2c ceux de la base couplée.

On cherche à caractériser les espaces E(J)=Vect(|J,Mc,M=J..J).

On peut dénombrer les kets de la base découplée qui vérifient les conditions précédentes, c'est-à-dire dénombrer les couples (m1,m2) qui vérifient m1+m2=M, pour une valeur de M fixée entre Jmax et Jmax :


  • M=Jmax est réalisée 1 fois, pour (m1,m2)=(j1,j2), soit pour le ket |Jmax,Jmaxc=|j1,j2d.
  • M=Jmax1 est réalisée 2 fois, pour (m1,m2)=(j1,j21) et (m1,m2)=(j11,j2). Pour trouver les kets couplés correspondants (c'est-à-dire trouver J, puisqu'on sait déjà que M=Jmax1), il faut calculer l'image des kets découplés correspondants par l'opérateur 𝐉2 :

𝐉2|j1,j21d=a1|j1,j21d+b1|j11,j2d

𝐉2|j11,j2d=a2|j1,j21d+b2|j11,j2d

On cherche ensuite |J,Jmax1c=α|j1,j21d+β|j11,j2d tel que 𝐉2|J,Jmax1c=J(J+1)|J,Jmax1c, et on trouve les deux solutions J=Jmax et J=Jmax1.

Pour M=Jmax1, on a donc un ket de E(Jmax) et un ket de E(Jmax1).


  • En raisonnant de même pour tout M{Jmax,..,Jmax}, on montre qu’il y a un unique ket |Jmax,McE(Jmax), un unique |Jmax1,McE(Jmax1), jusqu'à |M,McE(M).


Ainsi, J prend toutes les valeurs entre Jmin=|j1j2| et Jmax=j1+j2, par saut d'une unité, et pour chacune de ces valeurs, il y a un espace E(J)=Vect(|J,Mc,M=J..J).

On peut résumer cette propriété dans la tableau suivant :

Modèle:Propriété

Applications

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