Introduction à la magnétohydrodynamique/Ondes en MHD idéale

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Introduction

On sait que les fluides comme les champs électrique et magnétique peuvent subir des ondes. Nous allons montrer que les fluides conducteurs en ont également. Dans nos hypothèses d'étude, nous n'en verrons que certaines : en effet, il existe une variété de phénomènes ondulatoires, classés en plusieurs groupes — ce n’est pas l’objet de cette leçon introductive.

Pour des raisons de lisibilité, la démonstration complète de l’existence d'ondes en MHD idéale a été étalée sur trois chapitres.

Mise en équations

Hypothèses

  • L'écoulement du fluide étudié est incompressible (donc la masse volumique μ du fluide est constante) et parfait (pas de viscosité) ;
  • L'influence du poids est négligeable devant la force magnétique (de densité j × B) ;
  • Le fluide est électriquement neutre (ρ = 0) ;
  • On est dans une approximation des régimes quasi-stationnaires (Modèle:Abréviation) : on néglige la variation du champ électrique.

Équations de Maxwell

Les équations de Maxwell s'écrivent :

  • 𝐄=ρε0
  • 𝐁=0
  • ×𝐄=𝐁t
  • ×𝐁=μ0𝐣+1c2𝐄t

La variation de E, d'ores et déjà considérée faible, est de plus divisée par . La dernière équation se réécrit donc :

×𝐁=μ0𝐣

Cette approximation est en toute rigueur valable lorsque :

|jD||j|1

avec jD le courant de déplacement, c'est-à-dire le terme que l’on a négligé. En ordre de grandeur :

jγE jDε0ωE

Ainsi, on peut en toute légitimité faire l'approximation qu'on a faite tant que :

γε0ω

Équation d'Euler et MHD idéale

L'équation d'Euler pour le fluide considéré s'écrit :

μ[𝐯t+(𝐯)𝐯]=p+𝐣×𝐁

En MHD idéale, le fluide n’est pas résistif, donc la conductivité tend vers l'infini :

γ

On vérifie que cela est tout à fait compatible avec (et même renforce) la condition de validité de l'Modèle:Abréviation, et que, pour une densité de courant bornée :

||𝐄+𝐯×𝐁||γ0

Modèle:Attention

Projection des équations

Le système naturel de coordonnées est cartésien. On notera donc (x, y, z) les axes de coordonnées, portés par les vecteurs unitaires (ex, ey, ez). En effet, par linéarité, on peut décomposer selon chaque coordonnée les équations pour les étudier séparément : notre cas particulier ne restreint pas l'étude.

On suppose le fluide soumis à un champ magnétique constant :

𝐁0=B0𝐞z

Dans le fluide, une onde électromagnétique polarisée rectilignement selon y se propage. On note son champ magnétique :

𝐛=b𝐞y

Le problème étant invariant par translation dans le plan (x, y), on sait que ce champ ne dépend que de z. Ainsi, on a :

𝐛=b(z,t)𝐞y 𝐁=(0,b,B0)

Densité de courant

D'après l'équation de Maxwell-Ampère :

×𝐁=μ0𝐣=bz𝐞x

Donc la densité de courant est :

𝐣=1μ0bz𝐞x

Champ électrique

On note Ex,Ey,Ez les coordonnées du champ électrique. Par invariances, chacune ne dépend que de z et de t. D'après l'équation de Maxwell-Faraday, on sait que :

×𝐄=𝐁t

×𝐄=𝐞zz×(Ex𝐞x+Ey𝐞y+Ez𝐞z) =Exz𝐞yEyz𝐞x

Ainsi, on a :

{Eyz=0Exz=bt

La première équation implique que Ey est constante. Bien que, dans tous les problèmes ondulatoires, on considère les quantités constantes et uniformes comme nulle, un argument plus solide ici est que le champ électrique est nul à l'instant initial. Ainsi :

E n'a pas de composante selon y.

Enfin, d’après l'équation de Maxwell-Gauss, le fluide étant neutre :

𝐄=0

𝐄=Exx+Ezz=Ezz

De même que précédemment, cette relation implique la constance et la nullité de Ez donc :

E n'a pas de composante selon z.

En conclusion, nous avons montré la chose suivante :

Le champ électrique est uniquement porté par ex.

Vitesse de l'écoulement

La condition d'incompressibilité du fluide se traduit par :

𝐯=0

On en déduit, de même que précédemment pour le champ électrique, le résultat suivant :

v n'a pas de composante selon z.

La loi d'Ohm, comme on l'a vu, implique en MHD idéale la relation suivante :

𝐄+𝐯×𝐁=0

𝐄+𝐯×𝐁=E𝐞x+vyB0𝐞x+vxB0𝐞y+vxb𝐞z

On en déduit uniquement que v n'a pas de composante selon x, et on vérifie que v n'a pas de composante selon z. De plus, la condition :

E+vB0=𝟎

est vérifiée. En conclusion, nous avons montré que la vitesse de l'écoulement est uniquement selon ey.

Accélération convective et pression

Avec ce que l’on a montré précédemment, l'accélération convective a pour expression :

(𝐯)𝐯=[v𝐞y()]v𝐞y

En projetant sur les trois axes de coordonnées, on obtient directement :

(𝐯)𝐯=𝟎

Revenons donc à l'équation d'Euler :

μ𝐯t=p+𝐣×𝐁

Calculons ce dernier terme, représentant la densité volumique de force magnétique :

𝐣×𝐁=1μ0bz𝐞x×(0bB0)=1μ0bz(0B0b)

En projetant l'équation d'Euler sur les trois axes de coordonnée :

{0=pxμvt=py+B0μ0bz0=pzbμ0bz

On tire de la dernière équation qu’il existe une constante P₀ telle que :

p=P0b22μ0

Ce qui implique qu'en présence d'un champ magnétique, la pression diminue. Cela est lié au concept de « pression magnétique ».

Par raison d'invariances, la pression ne dépend que de z. Ainsi, l'équation d'Euler se réduit à :

μvt=B0μ0bz

Ce qui implique que les déplacements du fluide sont influencés par le champ magnétique.

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