Théorie des groupes/Groupes linéaires

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Modèle:Chapitre


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Dans ce chapitre, nous allons définir les groupes linéaires, qui relèvent de l'algèbre linéaire, et démontrer certaines de leurs propriétés qui nous serviront dans le chapitre [[../Théorèmes de Sylow/]]. Toutefois, nous verrons que les théorèmes de Sylow peuvent également se démontrer sans utiliser l'algèbre linéaire, de sorte que le lecteur peut omettre le présent chapitre en première lecture. Nous retrouverons les groupes linéaires au chapitre [[../Simplicité des groupes linéaires spéciaux projectifs/]].

Conventions et rappels sur les matrices

On définira une matrice à r lignes et à s colonnes (r et s étant des nombres naturels) comme une famille (« double ») indexée par le produit cartésien {1,,r}×{1,,s}. Si (ai,j)(i,j){1,,r}×{1,,s} est une telle matrice, les ai,j sont appelés les coefficients de la matrice; plus précisément, on dit que ai,j est le coefficient de la i-ième ligne et de la j-ième colonne.

Dans ce qui précède, les mots « ligne » et « colonne » ont un sens purement conventionnel. L'usage de ces mots s'explique par le fait qu'on représente couramment une matrice à r « lignes » et s « colonnes » par un tableau rectangulaire à r lignes et s colonnes, cette fois au sens courant des mots « ligne » et « colonne ». Les lignes de ce tableau étant numérotées de haut en bas et les colonnes de gauche à droite, on met le coefficient ai,j de la matrice à l'intersection de la i-ième ligne et de la j-ièmes colonne.

Au lieu de « matrice à r lignes et s colonnes », nous dirons parfois « matrice r×s ».

Si M et N sont deux matrices r×s dont les coefficients appartiennent à un même anneau A, on définit la somme M + N des matrices M et N (relativement à l'anneau A) de la façon suivante : si M=(ai,j)(i,j){1,,r}×{1,,s}, si N=(bi,j)(i,j){1,,r}×{1,,s}, alors

M+N=(ai,j+bi,j)(i,j){1,,r}×{1,,s},

où la somme ai,j+bi,j est prise dans l'anneau A.

Si M est une matrice à r lignes et s colonnes à coefficients dans l'anneau A, si N est une matrice à s lignes et t colonnes à coefficients dans le même anneau A (N a donc autant de lignes que M de colonnes), nous définirons le produit MN des matrices M et N (relativement à l'anneau A) de la façon suivante : si M=(ai,j)(i,j){1,,r}×{1,,s}, si si N=(bj,k)(j,k){1,,s}×{1,,t}, alors

MN=(ci,k)(i,k){1,,r}×{1,,t},

ci,k=j=1sai,jbj,k, le calcul de ci,k se faisant dans l'anneau A.

Les seules matrices que nous rencontrerons dans ce chapitre seront des matrices à coefficients dans des corps commutatifs. (Nous éviterons les corps non commutatifs pour ne pas devoir distinguer entre espaces vectoriels à gauche et espaces vectoriels à droite.)

Soit F un corps commutatif, soient V, W des F-espaces vectoriels de dimensions finies s et r respectivement, soit (v1,,vs) une base numérotée de V (on entendra par là une famille basique de V indexée par l'ensemble {1, ... , s}), soit (w1,,wr) une base numérotée de W; soit f un F-homomorphisme de V dans W; nous définirons la matrice de f dans les bases (v1,,vs) et (w1,,wr) comme la matrice M=(ai,j)(i,j){1,,r}×{1,,s}, où ai,j désigne la i-ième composante de f(vj) dans la base (w1,,ws).

Si f et g sont deux F-homomorphismes de V dans W, si M (resp. N) désigne la matrice de f (resp. g) dans les bases (v1,,vr) et (w1,,ws), alors la matrice de f + g dans ces bases est M + N.

Soit F un corps commutatif, soient V1, V2, V3 des F-espaces vectoriels de dimensions finies, soient respectivement B1, B2, B3 des bases numérotées de V1, V2 et V3. Si f est un F-homomorphisme de V1 dans V2, si g est un F-homomorphisme de V2 dans V3, si M désigne la matrice de f dans les bases B1 et B2, si N désigne la matrice de g dans les bases B2 et B3, alors la matrice de gf dans les bases B1 et B3 est NM.

Les auteurs qui, contrairement au choix fait dans le présent cours, préfèrent les opérations de groupes à droite aux opérations à gauche, composent habituellement les applications de gauche à droite alors que nous les composons de droite à gauche. Autrement dit, ces auteurs écrivent fg là où nous écrivons gf. Ces auteurs définissent en général la matrice d'un F-homomorphisme de V dans W dans une base (v1,,vs) de V et une base (w1,,wr) de W comme la matrice M=(ai,j)(i,j){1,,s}×{1,,r}, où ai,j désigne la j-ième composante de f(vi) dans la base (w1,,wr). Cette matrice est la transposée de celle que nous avons définie comme la matrice de f dans les bases (v1,,vs) de V et (w1,,wr) de W. Avec la définition donnée par les auteurs en question, on peut énoncer :

« Soit F un corps commutatif, soient V, W, U des F-espaces vectoriels de dimensions finies, soit BV une base numérotée de V, soit BW une base numérotée de W, soit BU une base numérotée de U. Si f est un F-homomorphisme de V dans W, si g est un F-homomorphisme de W dans U, si M désigne la matrice de f dans les bases BV et BW, si N désigne la matrice de g dans les bases BW et BU, alors la matrice de fg dans les bases BV et BU est MN. »

C'est en raison de l'existence de ces conventions différentes qu'on a fait la présente mise au point.

Groupes linéaires

Modèle:Wikipédia Modèle:Définition

Le groupe GL(V) est donc un sous-groupe du groupe symétrique SV (groupe des permutations de V, ou, plus exactement, de l'ensemble sous-jacent de V).

Modèle:Définition

Modèle:Théorème Modèle:Démonstration déroulante

Modèle:Théorème Démonstration : c'est un résultat classique d'algèbre linéaire.

Modèle:Théorème Modèle:Démonstration déroulante

Modèle:Théorème Modèle:Démonstration déroulante

Notation numérique GL(n, q)

On démontre en algèbre que

1° tout corps fini est commutatif;
2° deux corps finis de même cardinal sont toujours isomorphes;
3° tout corps fini a pour cardinal un nombre de la forme pr, avec p premier et r1;
4° pour tout nombre premier p et tout nombre naturel r1, il existe des corps de cardinal pr (tous isomorphes d'après le point 2°).

De cela et de l'énoncé 3, il résulte que si q est un nombre de la forme pr, où p est un nombre premier et r un nombre naturel 1, si n est un nombre naturel, tous les groupes linéaires GL(n, K), où K parcourt les corps de cardinal q, sont isomorphes.
Donc on peut définir, à isomorphisme près, un groupe GL(n,q), dont on se contente de savoir qu'il est isomorphe à GL(n, K) pour tout corps K de cardinal q. D'après l'énoncé 2, le groupe GL(n,q) est isomorphe à GL(V) pour n'importe quel espace vectoriel V de dimension n sur n'importe quel corps de cardinal q.
L'énoncé 4 s'écrit alors

|GL(n,q)|=(qn1)(qnq)(qnqn1).

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