Théorie des groupes/Exercices/Groupes diédraux

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Version datée du 30 janvier 2022 à 14:49 par imported>Anne Bauval (Problème 8 (Sous-groupes et sous-groupes normaux d'un groupe diédral) : image : w:Diagramme de Hasse du w:treillis des sous-groupes du groupe diédral D8)
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Modèle:Exercice

Problème 1

Soit n un entier naturel non nul, soit G un groupe d'ordre 2n. Prouver que les deux conditions suivantes sont équivalentes :

1° G est diédral ;

2° G contient un sous-groupe cyclique C d'ordre n tel que tout élément de G n'appartenant pas à C soit d'ordre 2.

Modèle:Clr Modèle:Solution

Problème 2

a) Soit p un nombre premier. Prouver que tout groupe d'ordre 2p est cyclique ou diédral. (Indication : utiliser les théorèmes de Sylow et, par exemple, le problème précédent.) Modèle:Clr Modèle:Solution

b) Prouver que S3 est isomorphe à D6. Modèle:Clr Modèle:Solution

Problème 3

a) Prouver que les 2-sous-groupes de Sylow de S4 sont isomorphes à D8 (groupe diédral d'ordre 8). Modèle:Clr Modèle:Solution b) Prouver que les 2-sous-groupes de Sylow de S6 et ceux de S7 sont isomorphes au produit direct

/2×D8.

Modèle:Solution Remarque. Dans le chapitre [[../../Produit en couronne/]], nous « expliciterons » la structure de tous les sous-groupes de Sylow de tous les groupes symétriques finis.

Problème 4 (Centre d'un groupe diédral)

Déterminer le centre du groupe D2n.

Modèle:Clr Modèle:Solution

Problème 5

Prouver que si n est un nombre naturel impair, D4n est isomorphe à D2n × Z/2Z (produit direct) et que c’est faux si n est un nombre naturel pair (> 0).

Modèle:Clr Modèle:Solution

Problème 6 (Dérivé et suite centrale descendante d'un groupe diédral)

a) Déterminer le dérivé du groupe diédral D2n. Montrer que ce dérivé est un groupe commutatif. En déduire que D2n est résoluble. Modèle:Clr Modèle:Solution b) Déterminer la suite centrale descendante du groupe diédral D2n. Prouver qu'un groupe diédral est nilpotent si et seulement si son ordre est une puissance de 2. Préciser alors sa classe de nilpotence. Modèle:Clr Modèle:Solution Remarque. D'après le point a), la classe de résolubilité de tout groupe diédral est inférieure ou égale à 2. D'autre part, d’après la solution du point b), il y a des groupes diédraux nilpotents dont la classe de nilpotence est aussi grande qu'on veut. Cela montre que la classe de nilpotence d'un groupe nilpotent ne peut pas être bornée en fonction de sa classe de résolubilité (alors que sa classe de résolubilité est bornée en fonction de sa classe de nilpotence).

c) On a vu dans le chapitre théorique [[../../Groupes nilpotents|Groupes nilpotents]] que, pour tout groupe G et tous nombres naturels i, j non nuls, [Ci(G), Cj(G)] ≤ Ci+j(G). Prouver qu'on n'a pas forcément l'égalité. Modèle:Clr Modèle:Solution

Problème 7

On a vu au chapitre [[../../Groupes nilpotents|Groupes nilpotents]] que si G est un groupe nilpotent et H un sous-groupe normal de G non réduit à l'élément neutre, alors H ⋂ Z(G) n’est pas réduit à l'élément neutre. Donner un exemple de la situation suivante : G est un groupe nilpotent, H est un sous-groupe de G non réduit à l'élément neutre et H ⋂ Z(G) est réduit à l'élément neutre. (Indication : prendre pour G un groupe diédral convenablement choisi.) Modèle:Clr Modèle:Solution

Problème 8 (Sous-groupes et sous-groupes normaux d'un groupe diédral)

Modèle:W du Modèle:W du groupe diédral DModèle:Ind.

Le but de cet exercice est de déterminer tous les sous-groupes et tous les sous-groupes normaux du groupe diédral D2n. Le lecteur appréciera si cette question l'intéresse. (Un des résultats sera utilisé dans la démonstration de l'isomorphie des [[../../Intermède : groupes simples d'ordre 168|groupes simples d'ordre 168]].) Les cas n = 1 et n = 2 étant banals, on supposera n ≥ 3, ce qui permet de parler de l'unique sous-groupe cyclique d'ordre n de D2n. On désignera ce sous-groupe par Cn. Pour tout diviseur d de n (diviseur signifiant toujours diviseur naturel dans cet exercice), on désignera par Cd l'unique sous-groupe d'ordre d de Cn.

a) Prouver que tout sous-groupe de Cn est normal dans D2n. Modèle:Clr Modèle:Solution

b) Soient H un sous-groupe de Cn et b un élément de D2n - Cn (ensemble des éléments de D2n qui n'appartiennent pas à Cn). Prouver que l’ensemble H ∪ Hb (qui, d’après le point a), peut s'écrire aussi H ∪ bH) est un sous-groupe de D2n. Modèle:Clr Modèle:Solution

c) Soit H un sous-groupe de Cn. Prouver que les sous-groupes de D2n de la forme H ∪ Hb, où b parcourt les éléments de D2n - Cn, sont en quantité n/|H|. Prouver que si est un ensemble de sous-groupes de Cn, le nombre des sous-groupes de D2n de la forme H ∪ Hb, où H parcourt et où b parcourt D2n - Cn, est

Hn/|H|.

Modèle:Clr Modèle:Solution

d) Prouver que les sous-groupes de D2n sont d’une part les sous-groupes de Cn et d’autre part les ensembles H ∪ Hb, où H parcourt les sous-groupes de Cn et b les éléments de D2n - Cn. Prouver que le nombre des sous-groupes de D2n est τ(n) + σ(n), où τ(n) désigne le nombre des diviseurs (naturels) de n et σ(n) la somme de ces diviseurs.

Modèle:Clr Modèle:Solution

e) Prouver que tout sous-groupe de D2n est cyclique ou diédral. Modèle:Clr Modèle:Solution

f) Prouver que si n est impair, les sous-groupes normaux de D2n sont D2n et les sous-groupes de Cn. Prouver que si n est pair, les sous-groupes normaux de D2n sont d’une part les sous-groupes de Cn et d’autre part D2n et les sous-groupes de la forme Cn/2 ∪ (Cn/2b), où b parcourt D2n - Cn. Quel est le nombre des sous-groupes normaux de D2n ? Modèle:Clr Modèle:Solution

Problème 9 (Classes de conjugaison d'un groupe diédral)

Soit n un nombre naturel non nul, soit D2n un groupe diédral d'ordre 2n. Déterminer les classes de conjugaison d'éléments de D2n et préciser leur nombre. Modèle:Clr Modèle:Solution Remarque. Cet exercice nous servira [[../../Caractères irréductibles de quelques groupes#Caractères irréductibles des groupes diédraux|dans un chapitre sur les caractères des groupes finis]].

Problème 10 (Une caractérisation des groupes isomorphes à Dih(A) )

a) On note respectivement 0¯ et 1¯ les éléments 0+2 et 1+2 du groupe /2 (noté additivement). Donc 1¯ est l'unique élément d'ordre 2 de /2.
Soit A un groupe abélien, noté multiplicativement, de neutre 1=1A. On pose

A1=A×{0¯} et b=(1A,1¯)=(1,1¯).

Vérifier que

A1 est un sous-groupe de Dih(A) isomorphe à A;
b n'appartient pas à A1;
b est un élément d'ordre 2 de Dih(A);
pour tout élément x de A1, bxb1=x1 (ce qui peut aussi s'écrire bxb=x1);
A1 et b engendrent Dih(A).

Modèle:Clr Modèle:Solution b) Soit A un groupe abélien, soit D un groupe.
Prouver que les deux conditions suivantes sont équivalentes :

(i) D est isomorphe à Dih(A);
(ii) D est engendré par un sous-groupe AD isomorphe à A et par un élément b d'ordre 2 n'appartenant pas à AD et tel que, pour tout élément x de AD, on ait bxb1(=bxb)=x1.

Modèle:Solution c) Soient A et B deux groupes abéliens isomorphes l'un à l'autre. Prouver que Dih(A) et Dih(B) sont isomorphes l'un à l'autre. (Indication : on peut utiliser le point b).) Modèle:Solution

Problème 11 (Une autre caractérisation des groupes isomorphes à Dih(A) )

Comme dans le problème précédent, on notera respectivement 0¯ et 1¯ les éléments 0+2 et 1+2 du groupe /2 (noté additivement). Donc 1¯ est l'unique élément d'ordre 2 de /2.
Soit A un groupe abélien, noté multiplicativement, de neutre 1.
a) Vérifier que

(i) le sous-groupe A×0¯ de Dih(A) est d'indice 2 dans Dih(A);
(ii) tout élément de Dih(A)(A×0¯) est d'ordre 2;
(iii) pour tout élément a de A×0¯ et tout élément t de Dih(A)(A×0¯), tat1(=tat)=a1.

Modèle:Solution b) Soit D un groupe. Prouver que les deux conditions suivantes sont équivalentes :

(i) D est isomorphe à Dih(A);
(ii) D contient un sous-groupe A1 d'indice 2 isomorphe à A et tel que tout élément de DA1 soit d'ordre 2.

Prouver aussi que si A1 est tel qu'en (ii), alors, pour tout élément a de A1 et tout élément t de DA1, tat1=a1.
(Indication : pour prouver que (ii) entraîne (i), on peut utiliser le problème 10.) Modèle:Solution

Problème 12 (Classification des groupes d'ordre 18)

Soit p un nombre premier impair (autrement dit un nombre premier distinct de 2). On va classifier les groupes d'ordre 2p2 (et donc, en particuler, les groupes d'ordre 18). Dans le chapitre [[../../Groupes commutatifs finis, 1/]], nous avons classifié tous les groupes abéliens d'un ordre fini donné, donc il suffit de classifier les groupes non abéliens d'ordre 2p2. Nous allons prouver que tout groupe non abélien d'ordre 2p2 est isomorphe soit à D2p2, soit à Dih(/p×/p), soit à /p×D2p (où × désigne le produit direct).
Soit G un groupe non abélien d'ordre 2p2. On choisit une fois pour toutes dans G un élément s d'ordre 2 (involution).

a) Prouver que G a un seul p-sous-groupe de Sylow, qui sera noté P, et que P est isomorphe à /p2 ou à /p×/p. En particulier, P est abélien. Modèle:Solution b) Prouver que G est engendre par P et s et que, plus précisément, G=P s. Modèle:Solution c) On suppose que P est cyclique (et donc isomorphe à /p2). Prouver que G est isomorphe à D2p2.
(Indication : examiner comment s agit par conjugaison sur un générateur de P.) Modèle:Solution d) On suppose maintenant que P est isomorphe au produit direct /p×/p et qu'il y a au moins un sous-groupe d'ordre p de P qui n'est pas normalisé par s. Prouver que G est isomorphe au produit direct /p×D2p.
Indication : on peut prouver qu'il existe un sous-groupe d'ordre p de P qui est centralisé par s et un autre sous-groupe d'ordre p de P sur lequel la conjugaison par s agit par inversion. Modèle:Solution e) On suppose maintenant que P est isomorphe à /p×/p et que tout sous-groupe d'ordre p de P est normalisé par s. Prouver que G est isomorphe à Dih(/p×/p). Modèle:Solution Puisque les cas c), d) et e) représentent tous les cas possibles, nous avons prouvé l'énoncé général, à savoir que tout groupe non abélien d'ordre 2p2 est isomorphe à D2p2, à Dih(/p×/p) ou à /p×D2p. En faisant p=3, nous obtenons une classification des groupes d'ordre 18.

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